jeudi 12 mars 2015

Des actions et des projets pour la filière bois


La section lorraine de la coopérative Forêts &Bois de l’Est a tenu son assemblée générale le 11 mars à Hambach, en Moselle, sous la présidence de MM Jean Luc REMY et Bernard BAUER.

 F&BE est un groupement de propriétaire forestiers privés, qui offre toute la gamme des services nécessaires à la valorisation des forêts, de plus petites aux plus grandes : travaux forestiers, gestion, commercialisation de tous les produits forestiers.

 La coopérative forestière intervient sur le quart nord-est de la France, grâce à 3 agences Régionales.

Regroupant 2600 adhérents sur l’ensemble de la Région Lorraine, la section qui se réunissait aujourd’hui a pu présenter des résultats très satisfaisants.

Avec 163 000 m3 de bois commercialisés en 2014, l’agence Lorraine de F&BE a en effet enregistré une très bonne année.

 Julien Petit, responsable de l’agence, a plus particulièrement développé :

  • La forte progression de l’activité bois énergie. Les volumes sur ce produit ont été multipliés par 3  en 3 ans, pour atteindre 22 000 t en 2014 pour l’agence. Ce développement permet aux propriétaires d’améliorer le bilan économique de nombreux travaux. Les responsables ont souligné que la coopérative se différencie de nombreux opérateurs du secteur bois énergie, parce qu’elle réussit à développer ce segment de marché, tout en renforçant ses positions sur les marchés traditionnels du bois d’industrie (limitation de la concurrence d’usages) ;
  • Le positionnement affirmé de la coopérative sur la contractualisation avec les scieries Régionales. Alors que la fuite de matière première vers la Chine est régulièrement pointée du doigt, F&BE peut se féliciter de vendre 100% des grumes feuillues de ses adhérents par contrat avec des scieurs. La coopérative est aujourd’hui le seul gestionnaire en forêt privée à pouvoir afficher ce niveau de résultat. Les échanges avec la salle ont permis de démontrer que cette démarche d’avenir est réalisée dans un intérêt partagé entre les propriétaires forestiers, producteurs, et les industriels, utilisateurs.
     
Dans un second temps, Alain Jacquet, directeur général, a présenté 2 projets de développement :

  • La création d’un groupement forestier, ouvert à la souscription des adhérents de F&BE, et destiné à investir  dans des achats de parcelles forestières ; ce Gf est ouvert à l’investissement depuis la fin d’année 2014, et finalise l’acquisition d’un premier massif ;
  • L’investissement dans une activité industrielle, stratégique pour le développement de la coopérative et pour le revenu de ses adhérents.  Potentiellement ciblé dans le bois énergie, la transformation de peuplier ou la scierie feuillue, le projet reste confidentiel pour quelques jours encore.
    Il sera présenté en détail lors d’assemblée générale plénière  de la coopérative, le 27 Mars, à Troyes.
     
La journée s’est clôturée par la visite de la scierie/parqueterie Chêne de l’Est, sur le site d’Hambach.

Les propriétaires ont eu le plaisir de découvrir une industrie dynamique, et un partenaire commercial, qui assure un débouché fiable à leurs grumes feuillues.

 En résumé : un bilan positif, et des projets d’avenir ! Que demander de plus pour la filière forêt-bois ?

A suivre sur www.nouveauxproprietairesforestiers.com/fbe

vendredi 3 octobre 2014

Pénurie d'approvisionnement dans la filière : tous responsables !

Les forestiers qui consultent la presse spécialisée ou assistent aux assemblées professionnelles l’auront constaté : les marchés du bois sont très dynamiques, mais mettent la « filière » en effervescence.

Penchons-nous un moment sur les tensions qui agitent le landernau forestier…et essayons d’en tirer quelques enseignements.
 
Les premières salves ont été tirées depuis les contrées de l’Est à l’automne 2013.

La cause ? Les difficultés d’approvisionnement de nombreuses scieries feuillues, Lorraines notamment.

Le principal « coupable » pointé du doigt : le grand export (la « Chine »).

Depuis un an, les choses ne sont absolument pas calmées -  l’aval (scieries, industries..) tirant à boulets rouges sur l’amont, l’amont (propriétaires forestiers, publics ou privés) tachant de réagir en pointant certaines responsabilités de l’aval :

-          Positions de l’aval : «cette  pénurie est le fait d’une défaillance de l’amont forestier à mobiliser le bois dont a besoin l’industrie et à tenir ses engagements »  dit la FNB ; appel à manifester (contre quelques chose… mais pour quoi ?) ; durcissement voire interdiction des traitements phytosanitaires, bloquant de facto l’export, réclament d’autres ; privilèges indus accordés aux propriétaires, susceptibles de remise en cause, osent encore certains ;

-          Réponses de l’amont : Propos poujadistes lit-on dans des revues forestières ; solidarité affichée et déclarations d’intentions  généralistes relève-t-on ailleurs…

Tout cela n’est évidemment pas satisfaisant : comment dans un pays disposant d’une telle richesse forestière, globalement sous exploitée, peut-on faire de la filière bois le 2e poste de déficit du commerce extérieur ? Comment dans une industrie feuillue qui a été saignée à blanc et dont la capacité a autant baissé, peut-on évoquer des pénuries de grumes  (rappelons que le volume scié dans l’industrie feuillue Lorraine a chuté de 40% entre 2000 et 2010 !).

Le diagnostic est malheureusement connu de longue date : notre filière doit se moderniser et se structurer.

Les propriétaires forestiers, détenteurs de la ressource, doivent assumer leur fonction de sylviculteur/producteur de manière responsable.

Les industriels/transformateurs doivent se tourner vers l’aval de leur activité, en travaillant sur l’innovation, le marketing, la modernisation de leur outil de transformation.

Les 2 doivent travailler en étroite collaboration, l’un ne pouvant fonctionner sans l’autre !

Un facteur de modernisation existe, il est pratiqué, salué, reconnu…mais encore minoritaire (25% des ventes en forêt privée).

Il s’agit de la CONTRACTUALISATION entre organisations de producteurs et industriels.

Les contrats d’approvisionnement ont fait la preuve qu’ils permettent  de faciliter et de sécuriser l’approvisionnement des transformateurs. Pour cette raison, ils représentent un facteur essentiel de développement et de compétitivité des entreprises de première transformation.

Les avantages pour les propriétaires sont également nombreux : débouchés et tarifs sécurisés pour une large gamme de produits (du merrain au bois énergie !), maitrise des qualités et des volumes, des conditions d’exploitation, raccourcissement des délais de coupe…

Mais alors, pourquoi cette pratique ne devient-elle pas majoritaire ?

Les 2 raisons principales sont :

-la force de l’habitude. Les ventes sur pied par adjudication remontent à une ordonnance royale de Philippe V en 1318 ! Pourquoi faire évoluer une pratique d’une telle modernité…

- la défense de chapelles : on confond alors développement d’un modèle d’organisation et choix d’un opérateur. Il est vrai qu’en forêt privée, la contractualisation n’est maitrisée que par les coopératives. Mais ce fonctionnement étant vertueux, quelle objection y a-t-il à le développer, à contribuer au développement des organisations de producteurs, et à inciter les autres gestionnaires à s’engager dans cette voie ?

Il n’y en a pas.

Les propriétaires privés et leurs instances représentatives doivent clairement se positionner dans ce sens.

Les politiques publiques en forêt privée (PDM, CFT, aides à l’investissement…) doivent contribuer à cette évolution.

Et enfin, les industriels transformateurs doivent encourager cette évolution, en modernisant leurs pratiques d’achat, pour rémunérer au juste prix une production forestière exploitée, triée, livrée, cadencée !

La pérennité de l’industrie du bois et celle de l’investissement forestiers sont en jeu...

Julien PETIT

jeudi 20 février 2014

Je suis une honnête propriétaire de forêt, et je suis convoquée par le procureur de la République !

Une coupe de bois importante doit être autorisée. Il est donc prudent de se faire accompagner d'un professionnel de la gestion forestière
De quoi parle-t-on ici ?

Du titre du dernier reportage à sensation de la TNT ?
D’une exagération destinée à effrayer les honnêtes forestiers ?

Non, il s’agit de la simple et triste situation dans laquelle se retrouve une propriétaire après avoir vendu une coupe à un exploitant peu scrupuleux.
Abusée, « conseillée » par un « garde » (les guillemets ont leur importance !), cette dame a validé la mise en œuvre d’une coupe rase d’une surface supérieure au seuil légal en vigueur dans son secteur.
En tant que bénéficiaire de la coupe, elle est directement responsable de par la loi…ce qui la conduit dans le bureau du procureur.
Ne parlons pas du fait :
-          que cette coupe n’est pas la mieux adaptée sylvicolement ;
-          que sans estimation sérieuse, le revenu de la coupe n’est pas optimisé.

Alors, un cas isolé, exceptionnel ?
Pas du tout : le marché du bois est très porteur et c’est très bien.
Mais cette situation aiguise les appétits d’acheteurs plus ou moins scrupuleux, qui battent la campagne à la recherche d’une bonne affaire…pour eux, pas pour le propriétaire !
Nous avons ainsi vu récemment d’autres cas :
-          un propriétaire pensant vendre sa forêt (sol et bois) à un exploitant…et se retrouvant quelques mois après :
o       avec le bois exploité et le sol lui restant sur les bras ;
o       une amende à payer pour coupe abusive ;
-          un propriétaire pensant vendre une éclaircie dans sa futaie de Chêne, et se retrouvant avec une coupe extrayant les plus belles tiges, laissant une forêt déplumée…et de gros doutes sur la pertinence de son revenu !
…la liste peut être allongée à l’envie !

Quelle conclusion en tirer ?
Les propriétaires privés doivent ils éviter de vendre des coupes ?

Evidemment non ! Les coupes sont nécessaires et positives :
-          pour le bon développement de votre forêt ;
-          pour la rentabilité de votre patrimoine ;
-          pour le développement de filière forêt-bois.

Que faire alors ?
La réponse est simple : ne vendez pas sans faire appel à un PROFESSIONNEL de la gestion forestière.
Un professionnel de la forêt n’est pas simplement un « forestier », terme galvaudé qui couvre une nébuleuse qui va de l’affouagiste au locataire de chasse en passant par des personnels non déclarés.
Un PROFESSIONNEL de la forêt bénéficie d’une reconnaissance officielle : expert forestier, ou gestionnaire forestier professionnel.

Forêts & Bois  de l’Est est une organisation de producteurs qui vous apporte TOUTES les garanties pour une valorisation de votre patrimoine, réalisée dans les règles de l’art, dans votre seul intérêt.

Alors n’hésitez plus : valorisez la production de votre forêt avec notre appui.


J. Petit - Responsable d'agence Lorraine

vendredi 26 avril 2013

Santé des forêts lorraines : les feuillus ont souffert en 2012

Le bulletin de santé des forêts lorraines vient de sortir avec "au menu" une recrudescence de l'oïdium du chêne, un déperrissement plus marqué du chêne pédonculé et un accroissement des déficits foliaires constatés sur les hêtres.

Retrouvez l'intégralité de ce bulletin en cliquant ici

Nous vous proposons également le bulletin de santé des forêts alsaciennes

dimanche 25 novembre 2012

Le Ministre de l'Agriculture en Lorraine pour développer la filière bois

Le Ministre de l'Agriculture était en Lorraine pour annoncer la mise en place d'une politique en faveur du développement de la filière bois. A commencer par la sécurisation des approvisionnements des entreprises par le biais de la contractualisation.

lundi 11 juin 2012

Santé des forêts lorraines en 2011

Le bilan sanitaire des forêts en Lorraine en 2011 vient d'être publié par le Département de la Santé des Forêts. Nous vous proposons de télécharger le document complet.

Les éléments marquants du climat y sont résumés avec des températures moyennes très élevées et une sécheresse de printemps marquée.

Du point de vue sanitaire les points les plus marquants concerne un dépérissement constaté sur les chênes de la région et la poursuite de l'extension de la maladie des rameaux du frêne. La Lorraine est maintenant pratiquement entièrement touchée.

Des problèmes plus mineurs et localisés ont pu être observés sur les résineux.

mardi 28 février 2012

Propriétaires forestiers, (re)reboisons !


Les chiffres sont éloquents : après la vague des reboisements d’après guerre, et jusqu’à la fin du FFN (fonds forestier national), la France avait une culture du reboisement et de la forêt cultivée. Depuis ? La tendance est plus qu’au ralentissement.
Quelques exemples :
en 15 ans, à l’échelle nationale, la quantité de plants forestiers mis en terre est passée de 110 millions à 47 millions (dont 29 millions de Pins maritimes) ;
à une échelle plus locale, celle du Massif Vosgien, une étude réalisé par le CRPF a mis en lumière que dans les petites forêts privées résineuses (les fameux « hagis » Vosgien), sur les 500 ha qui se récoltent par an, seuls…25% sont reboisés…le reste évoluant vers la friche !
Pour mettre les choses en perspectives, nos voisins sont plus dynamiques : la Suède replante 345 millions de plants par an, l’Allemagne 300 millions, la Pologne…1 milliards …Ne parlons pas de la Chine : 2.3 milliards de plants par an.

Vous me direz, en quoi est-ce problématique ? Si on se contente d’une forêt de bouleau et autres accrus, pas de problème ! Ce sera une forêt sans filière, sans emplois…
Si la forêt veut jouer la carte du dynamisme, et s’afficher comme une ressource locale, performante et durable…c’est un problème.

Le secteur de l’industrie du bois représentait en 2011 6 milliards d’euros de déficit commercial…ce qui constitue le 2e poste du déficit commercial de notre pays ! D’ores et déjà, la France doit importer 50% de ses besoins en sciage résineux !
Belle filière que la notre…ne changez rien !

Pour rester sur les reboisements, pourquoi en est on arrivé là ?
Les causes sont multiples : l’Etat limite ses financements, le cadre réglementaire se complique (on a vu des propriétaires dans les Vosges recevoir des courriers leur demandant…d’arracher des plants reboisés en zone…de boisement), le discours de la vulgarisation forestière est parfois mal orienté (laissez faire la nature, au pire reboisez à très faible densité…tout se passera bien !), le gibier nous décourage…

Pour autant, faut-il baisser les bras ? Notre réponse est que non.
La demande en bois va aller croissante, et le bois matériau présente de multiples atouts.
Encore faut-il que la ressource soit en adéquation avec les besoins de l’industrie…et de façon générale que l’amont forestier construise avec l’aval une VRAIE filière.

Aujourd’hui, les industriels exploitent les résineux qui ont été plantés du temps du FFN. Si aujourd’hui on ne plante pas, il n’y aura pas de forêt pour les forestiers de demain.

Sans reproduire certains excès du passé, il est temps de relancer la machine.

Votre coopérative pousse en ce sens :
nous disposons de personnels spécialisés en sylviculture (techniciens, ouvriers…) ; nous proposons à nos adhérents une reconstitution après chaque récolte (cet encagement figure d’ailleurs dans les engagements PEFC) ;
aux côtés des autres organismes de la forêt privée, nous œuvrons pour que l’environnement général soit facilitateur plutôt qu’empêchant pour les reboisements.
A titre d’exemple, nous participons activement à la constitution d’un fonds construit de concert entre l’amont (les propriétaires) et l’aval (les industriels) pour assurer la reconstitution de la ressource résineuse du massif vosgien. Nous souhaitons vivement que ce projet aboutisse. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés dans un prochain numéro !

Julien PETIT - responsable de l'agence de Lorraine

Pour poursuivre la lecture :
De l’urgence de réinvestir la forêt (juin 2010) – téléchargeable sur le site de l’UNEP en cliquant sur ce lien

Manifeste en faveur des forêts de plantation en France (janvier 2012, Alliance forêts Bois) – téléchargeable sur le site de la CAFSA en cliquant sur ce lien