lundi 21 septembre 2009

Qui sera le repreneur de la scierie Klenk à Vogelsheim ?

Bonne nouvelle pour tous les propriétaires forestiers de résineux des massifs montagneux de l'Est et de la Forêt Noire. La scierie Klenk qui a déposé le bilan au printemps sera reprise. Cela ne fait plus de doute.

Le compte à rebours pour connaitre l'heureux élu a commencé puisque le tribunal d'instance de Colmar doit se prononcer le 29 septembre prochain.


Les dernières offres en vue de ce jugement sont tenues secrètes et le suspens est à son comble. Lors de la dernière session le 11 août le tribunal avait examiné 4 offres dont 2 émanant de scieurs français : Siat à Urmatt et Monnet Sève propriétaire entre autre de la scierie de Sougy dans le Morvan et très implanté en Franche Comté. 2 autres repreneurs se sont également mis sur les rangs : la scierie Dold de Donaueschingen en Forêt Noire et la Scierie Schillinger de Suisse. Le moins bien placé de ces 4 candidats était la scierie SIAT. Le mieux placé était le groupe Monnet Sève dont le projet était soutenu par le mandataire judiciaire et par la maison mère de l'entreprise, le groupe Klenk Holz AG.


Mais rien n'est fait, chacun des candidats peut réenchérir jusqu'au dernier moment, ce qui laisse planer le suspens.


Pendant ce temps les discussions sur le sujet vont bon train. Que vaut il mieux ? Une reprise par Monnet Sève équilibrant les forces en présence de ce côté ci du Rhin ? Au contraire une reprise par SIAT qui entrerait ainsi dans la cour des grands groupes européens du sciage ?


Chacun a sa théorie ses craintes ou ses espoirs.


Quant à nous, nous considérons que la nouvelle la plus importante de toutes, c'est que ce site continue de produire et qu'il le fasse de façon rentable dans le long terme. Il n'y a pas de valorisation du bois sans outil performant pour l'utiliser et le fait que des grands groupes se structurent dans notre territoire est en soi une excellente nouvelle. Peu importe donc l'heureux élu.


Et les risques de monopole alors ? Et bien il n'y aura de monopole qu'en fonction de l'échelle à laquelle nous envisagerons les choses dans le futur. En laissant persister une organisation éclatée des producteurs forestiers qui vendent au gré des évènements, sans plan bien construit et avec le seul souci de la bonne affaire à court terme, nous faisons le lit de structures industrielles de plus en plus grosses qui, pour s'approvisionner dans de bonnes conditions, n'ont d'autres recours que de gérer elles même l'exploitation de la forêt, voire de l'intégrer le plus en amont possible. Dès lors, leurs intérêts sont de maximiser le profit sans se soucier de ce qu'ils peuvent partager avec les producteurs. C'est une quasi économie de concession que nous suscitons alors.


A l'inverse, en favorisant le regroupement des producteurs publics et privés, en cherchant à contractualiser de manière équitable avec l'aval de la filière, tout en se laissant la possibilité de conserver des rapports de concurrence entre les acteurs, il n'y a pas lieu de craindre l'émergence de tels groupes. Au contraire, plus ils seront performants et plus la valeur ajouté qui sera susceptible de remonter à la base de la filière sera importante. C'est ce type d'économie où les rapports de force sont équilibrés et où la recherche du profit global compte au moins autant que sa juste répartition que la coopération forestière française entend promouvoir. Mais pour cela il faut que la coopération forestière se développe encore et que de nouveaux et nombreux adhérents la rejoigne. Elle aura aussi intérêt dans le futur à nouer des accords avec l'Office National des Forêts qui est l'interlocuteur des forêts publiques.


Forêts & Bois de l'Est pourra ainsi jouer pleinement son rôle auprès de l'industriel qui sera sélectionné, et ceci quel qu'il soit, puisque la coopérative approvisionne aujourd'hui la plupart d'entre eux avec qui elle entretient les meilleurs rapports.


Donc, que le meilleur gagne !

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